vendredi 9 septembre 2011

Lost

Je déteste l’avion. C’est une certitude maintenant. Sérieusement, qui prend son pied à être transporté dans ce cercueil volant et sardinesque ?  « Tu as 90 %  plus de (mal)chance de mourir dans un accident d’auto que dans un accident d’avion » te murmurera, avec envie, le nerd à lunettes situés deux sièges devant toi. Mais casses-toi putain, laisse-moi vivre mes angoisses tranquillement ! 

Car oui, ce qu’oublie de te dire cet affreux boutonneux, c’est que ton existence repose, entièrement, dans les mains conjointes : d’un ex-soixante-huitard ressemblant de prés ou de loin à Leslie Nielsen, proche de la retraite et allant dépenser sa paye mensuelle dans des bars à hôtesses décrépis et sentant l’eau de Cologne frelaté, à chaque escale de sa triste existence (appelons-le Captain John) ; et dans celle d’un brave gars du Tennessee, propre sur lui, ex-quaterback de son état qui a eu le poste au seul mérite d’avoir pu coucher avec la femme du Président de l’American Airlines, un soir de chaude 3ème mi-temps dans un restaurant sordide de Dallas (appelons-le Captain Steve).

 

La seule solution envisageable semble, donc, être la mort. Je soupçonne, d’ailleurs, intérieurement, les agents de sécurité de te retirer tous type d’objets contondant afin d’éviter que tu t’ouvres les veines, en vol, entre deux blockbuster hongrois sous-titrés allemands. Tu regardes, alors, autour de toi afin de tenter de comprendre les personnes avec qui tu vas vivre les dernières heures de ta vie. Je ne sais pas quelle est l’Instance Supérieure qui repartit les gens dans les avions, mais franchement, à chaque fois, les vols long-courriers transbahutent son propre lot de clichés ambulants :

L’homme d’affaire pressé qui, à coté de toi, sur son laptop dernière génération, fait le business plan de son business du total des business plan de l’année écoulée à n+2 ; M. et Mme Lee, le couple gentiment sympathique d’asiatique, mais dont tu sais , intérieurement, qu’il faut toujours se méfier ; la petite fille américaine histérico-insupportable qui, entre deux épisodes de « Mon Petit Poney » semble pour avoir pour passion étrange de pousser de longs cris gutturaux ;l’homme silencieux qui, pendant, les 7 heures de vols ne dira pas un mot et regardera un étrange point fixe devant lui et te jetant des regards noirs quand tu daignes, par deux fois, t’intéresser à son existence ; et l’hôtesse black, type big mama, qui tout en te servant ton 4ème repas en 6 heures, ponctuera chacune de ses affirmations philosophiques par un « Okaaaaaaaay Boy» qui résonne encore dans tes oreilles, à l’heure où tu écris ces quelques modestes lignes. Franchement, J.J Abrams, ne te fous pas de notre gueule, tu n’as rien inventé !

 

 

 

Luttant contre l’envie de tout foutre en l’air, un étrange jeu te prend, soudain. Et si, toi et tes joyeux compagnons, vous surviviez au crash qui ne manquera pas d’arriver et que vous vous écrasiez sur une île du Pacifique Sud ? Tu imagines quel type de nouvelle civilisation pourrait naitre de ce malström catastrophique. A coup sûr, Steve ferait un bon charpentier. Avec l’aide de Monsieur Lee, tu pourrais mettre en place un tribunal destiné à juger les pénitents, tandis que Big Mama nous préparerait, tous, une noix de coco au requin péché le matin même, par Moundir, avec l’aide des restes du cadavre de John. Quel monde merveilleux cela serait . . .

Hé bien non, American Airlines a voulu, jusqu’au bout, me pourrir mon rêve américain. Ainsi, après le 7ème contrôle de douane depuis Paris (je suppose que c'est une manière, pour eux, de fêter le 11 septembre), je posais mes deux pieds sur le sol de Seattle at 9.45 PM. Et comme l’a, si justement, dit DSK à Nafissatou Diallo, juste après l’avoir empoigné par les parties intimes : « Cela ne faisait que commencer ».

 

A SUIVRE …

3 commentaires:

  1. S'ouvrir les veines avec un objet contondant tu as trouvé ça ou ?
    Ensuite l'avion c'est super, tu as de la bouffe, de la boisson, des jeux et des films (et même des nanas parfois). Que demander de plus ?

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  2. Pas de commentaire sur les chiottes dans l'avion ?

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